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Motion ANOCR 2023

Notre motion 2023 s’inscrit dans la continuité de celle de l’an dernier qui espérait une LPM 2024-2030 à la hauteur de la situation géostratégique mondiale qui nous oblige à repenser notre modèle de défense. Les 413 milliards d’euros annoncés répondent, en partie seulement, aux attentes car l’inflation et l’aide à l’Ukraine vont déjà l’amputer d’au moins une vingtaine de milliards et la croissance significative est, une nouvelle fois, rejetée en fin de programmation. Par ailleurs, ces montants annoncés peuvent générer des doutes compte tenu de l’état inquiétant des finances publiques du pays.

L’invasion russe et le retour de la guerre à haute intensité sur le sol européen ont rappelé la centralité des questions de défense. Les enseignements qui en découlent privilégient la robotisation des armées (collaboration homme- machine), avec notamment une couverture antiaérienne automatisée et un recueil du renseignement par satellites, SCRED1, drones de tous modèles... et son exploitation immédiate. Ces enseignements mettent aussi en évidence la nécessité de renforcer significativement le maintien en condition des matériels pour leur meilleure disponibilité opérationnelle et de reconstituer nos stocks de munitions en tout genre. Même si l’Union européenne a montré un front uni face au conflit, il n’en demeure pas moins que les projets de programmes d’armement communs (SCAF, MGCS, SAMP/T "Mamba" franco-italien et/ou le projet allemand d’IRIS-T SLM...) font face à des obstacles technico- politiques nombreux qui ne sont pas de nature à encourager des visées européennes de défense.

Cette première année de guerre sur notre continent a montré les limites du concept d’Europe de la défense. La France doit garder son indépendance en la matière. L’OTAN doit rester une alliance défensive. La dissuasion nucléaire ne peut être partagée. La France, qui se fait progressivement évincer d’Afrique, doit par ailleurs être en mesure d’intervenir pour défendre ses DOM-TOM et son domaine maritime le deuxième au monde, en particulier en Asie Pacifique. Un porte-avions ne suffit donc pas pour une présence permanente à la mer, il doit en être discuté.

Mais l’essentiel n’est pas là. Il faut se rendre à l’évidence. Notre Nation n’est pas prête à résister. L’esprit patriotique est plus souvent décrié qu’encouragé. Nous n’avons plus les forces morales pour affronter un ennemi sur notre sol métropolitain. Il faut redynamiser un service militaire volontaire et reconstruire une défense opérationnelle du territoire confiée à l’armée de terre en lien étroit avec la gendarmerie nationale qui devra disposer d’un volume d’unités significatif alimentées en majorité par des réservistes mobilisables auprès de chez eux, commandés, équipés et entraînés au même niveau que les professionnels. Un jour prochain, l’armée pourrait aussi être appelée à faire face aux désordres engendrés par les migrations non contrôlées.

Enfin, bien davantage encore que dans l’actuel conflit en Ukraine, notre pays risque de se trouver impliqué par le basculement stratégique qui s’annonce en zone indopacifique dans lequel la volonté des Etats-Unis, clairement actée lors du dernier sommet de l’OTAN, est d’impliquer l’Alliance atlantique. Le Président de la République en est conscient. Nous le soutenons quand il se refuse à "entrer dans une logique de bloc à bloc" et quand il exhorte l'Union européenne à ne pas "être suiviste" des Etats-Unis ou de la Chine sur la question de Taïwan. Cette position nous convient.

L’ordre mondial change. C’est ainsi que la France pourra, avec les nombreux États désireux de bâtir un monde plus équilibré, redonner, par un multilatéralisme actif, tout son sens à l’Organisation des Nations Unies, et poursuivre l’établissement de relations plus confiantes et équilibrées.

Enfin pour nos adhérents, dans la continuité de notre action, l’ANOCR sera vigilante à l’attention portée par le gouvernement au respect du contrat social de la Nation avec la communauté militaire à laquelle nous appartenons.

Agissons dès maintenant pour développer notre résilience.

(1) Socle Commun du Renseignement cyber Et de la Détection

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